Depuis 2009, les plans d’économie s’enchaînent et se ressemblent à TF1.
Chaque nouveau plan s’accompagne de restructurations et de réorganisations ballottant les salariés d’une filiale à une autre, d’un service à un autre, d’un métier à un autre…
Ces grandes manœuvres continuelles n’ont d’autres conséquences que la dégradation continue des conditions de travail des collègues du « Groupe » sous le regard passif de la CFTC pourtant ultra majoritaire dans tous les CE du groupe : 50 élus sur 66 sont CFTC !
Étonnamment, malgré ces restructurations à marche forcée dans toutes les entités du groupe, quasiment aucun plan social n’a été discuté en CE depuis 1987.
Les risques psychosociaux naturellement engendrés par ce mode de management ne sont que vaguement évoqués au sein des différentes instances chargées de protéger les salariés : pas de questions qui fâchent, pas de demandes d’expertises ni de droits d’alertes…
Tout apparaît lisse et fluide dans ce monde magique de la télévision tant les relations sociales sont anesthésiées par un syndicat CFTC qui semble plus intéressé par la gestion du budget vacances du CE que par des questions plus concrètes telles que la dégradation généralisée des conditions de travail et ses risques induits pour la santé.
En 2009, la CGT TF1 tirait la sonnette d’alarme concernant le premier plan d’économie annoncé et qui présentait déjà des inquiétudes majeures dans sa mise en œuvre concernant l’impact sur la santé des salariés.
A force de prêcher seul et dans le désert syndical ambiant, la CGT n’a eu d’autre recours que de saisir l’Inspection du Travail des Hauts de Seine qui, suite à de nombreux rappels à l’ordre adressés à la Direction Générale restés lettres mortes, a fini par dresser 2 Procès Verbaux pour « Entrave au CHSCT » et « Discrimination Syndicale », le tout complété par un Signalement au Parquet pour « mise en danger de la vie d’autrui et harcèlement moral ». C’était le 11 mai 2011.
Depuis, aucun plan d’économie n’a été remis en cause, la Direction de TF1 restant dans le déni le plus total et les autres syndicats continuant de regarder dans une autre direction malgré des résultats catastrophiques révélé par un observatoire du stress mis en place par la Direction du Groupe : 1 salarié sur 5 présente une souffrance significative liée au stress au travail à TF1 !
Pire, le 30 mars dernier, le Procureur de la République du Tribunal de Nanterre décidait de classer sans suite la procédure initiée par l’Inspection du Travail et soutenue par la « très seule » CGT, ouvrant par la même la voie à (pourquoi pas?) un plan d’économie encore plus sévère accompagnée (pourquoi pas ?) de 300 suppressions de poste d’un coup et au grand jour !
Dans son communiqué du 20 juin, Nonce Paolini dément avoir annoncé un chiffre en CE; c’est vrai mais…
Pourquoi n’a t-il pas simplement annoncé qu’il ne supprimera pas 300 emplois ? Après tout, le champs n’a jamais été aussi dégagé pour faire le grand ménage…
Boulogne, le 20 juin 2012